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Vite, des moyens contre les incendies de Forêts

C’est maintenant, tout de suite, que le gouvernement doit donner plus de moyens aux collectivités pour protéger nos forêts de la menace du feu.

L’été dernier, dans le cadre de cette chronique, nous avions dit la véritable sidération ressentie après les grands feux dans le massif forestier des Landes de Gascogne. Nous avions senti les fumées jusqu’à Pau. J’ai souvenir d’avoir alors évoqué une image saisissante sous le plume de Mauriac, qui connaissait si bien les Landes girondines et les observaient depuis la terrasse de Malagar : « « Le gémissement des pins d’Argelouse n’était émouvant que parce qu’on l’eût dit humain » (Thérèse Desqueyroux).

Aujourd’hui, après un hiver sec et un printemps qui menace de l’être tout autant, on redoute de nouveaux « gémissements » pour l’été à venir. Notre massif – j’écris « notre » car il est consubstantiel de notre identité, « nous » les Gascons – a bien des spécificités dont celle des feux de printemps. Autant dire que nous sommes déjà dans un état de veille et de préoccupation.

Sur la base aérienne de Cazaux (33), en fin de journée, quatre ministres (Intérieur, Écologie, Agriculture et Collectivités territoriales) sont attendus pour présenter le dispositif de lutte contre les incendies de forêts. Cela devait être fait à la mi-mars mais l’exécutif avait alors préféré l’usage d’un 49-3 pour carboniser la souveraineté de l’Assemblée nationale. Le déplacement des ministres avait été ajourné. Nous y voilà de nouveau. Pour avoir un peu d’audace et de panache, on ne saurait trop conseiller aux quatre Mousquetaires du jour (allez voir le film ) de consulter attentivement le résultat d’une récente étude scientifique sur le bilan désastreux des feux de forêts en 2022.

Les chercheurs du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive de Montpellier et du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement de Paris-Saclay viennent de donner la réalité du bilan des seuls incendies estivaux de juin à septembre 2022 : 42 500 hectares. Pour les Landes de Gascogne, avec les feux de Landiras/Belin-Beliet et de La Teste-de-Buch, c’est près de 27 000 hectares contre une moyenne de 494 hectares sur la période 2006/2021. Autre fait significatif, la surface anormalement étendue de forêts tempérées (en Bretagne, vallée de la Loire, Jura) qui a brûlé en 2022.

En Aquitaine, nous attendons des moyens aériens (Canadairs, hélicoptères bombardiers d’eau) pré-positionnés. Nous savons combien une intervention aérienne dès la première heure est décisive. Les pilotes du syndicat national ont indiqué avoir désormais deux Canadairs disponibles pour le massif aquitain. Quid des moyens supplémentaires pour les prochaines années. Avec quelle politique publique d’entretien des forêts et de prévention ? Et quel financement pour les SDIS ? Quel partenariat avec les collectivités locales et les élus locaux ?

Des réponses fortes sont attendues, car les conséquences du réchauffement climatique, elles, accélèrent.


Photo : https://twitter.com/humanitairegscf.

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