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Travaux d’invention

« Vu du Béarn », la chronique d’Olivier Dartigolles.

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« Vu du Béarn », la chronique d’Olivier Dartigolles. Vous avez remarqué ? Dans son discours du 24 avril au Champ de Mars, puis celui de la cérémonie d’investiture à l’Elysée, Emmanuel Macron n’a cessé de promettre de la nouveauté. Un « président nouveau », un « mandat nouveau », une « ère nouvelle », une « méthode nouvelle, loin des rites et chorégraphies usés », « un chemin inédit ». Voilà quand même, et on ne le dit pas assez, l’aveu d’une réalité : ils ne peuvent pas dire « on continue sans rien changer ». Ça craque de partout. Les sols avec la sécheresse. Les vies avec trop de souffrances et de privations. Et sur le plan international, le risque accru d’un embrasement guerrier.

Autre constat. Quand il s’agit de présenter ce « nouveau », la macronie se lance dans des récits, prétentieux ou laborieux, qui se terminent dans des éléments de langage « made in McKinsey », des borborygmes échappés des sous-sols de cette « Renaissance » pour être « Ensemble ». Ah ! Les chapardeurs de mots !

La confrontation politique et idéologique porte sur cette urgence à inventer. Avec une autre bonne nouvelle. Le cœur de la bataille ne se situe plus sur les débats « identitaire-sécuritaire » mais sur le pouvoir d’achat, la dignité des vies, l’urgence climatique et les désordres internationaux. Malgré le rouleau compresseur des dernières années, la passion française pour l’égalité est l’un de nos plus beaux biens communs. Encore faut-il être à la hauteur de ce rendez-vous décisif pour l’avenir. Quand des idées et des solutions nourrissent une passion, cela peut devenir irrésistible.

Vu du Béarn, je vous parlais la semaine dernière des urgences de l’hôpital d’Oloron-Sainte-Marie. La colère des soignants et la mobilisation populaire viennent de remporter une première victoire. L’ARS a décidé une réouverture. Nos vallées pyrénéennes resteront mobilisées car rien n’est définitivement acquis.

Après deux années de crise sanitaire, les comités des fêtes des villages préparent les rendez-vous estivaux, les bals et grillades, lotos et spectacles, concours de pétanque et bodegas. Je suis à chaque fois impressionné par l’engagement de la jeune génération dans cette vie associative locale. De Barcus à Bizanos, d’Espelette à Nay. La commune est bel et bien le cœur battant de nos liens humains, du vivre-ensemble, de solidarités. Il existe là un potentiel considérable, une richesse, pour engager les travaux d’innovation. Si nous avions à répertorier tout ce qui se fait, ce qui rapproche et rassemble les uns et les autres, nous aurions une toute autre perception de notre pays. Mais cette réalité est frappée d’invisibilité sur les chaînes d’infos. Quand il m’arrive de l’évoquer, de dire que cela existe, alors on me répond généralement que je suis dans le « déni ». Je ne sous-estime en rien les fractures françaises, les tensions, les échecs et les menaces. Encore faut-il agir sur les racines et ne pas se contenter d’une chronique quotidienne n’offrant que la guerre de tous contre tous comme seul horizon.

Le 30 avril dernier, des jeunes ont renversé la table. Cela s’est passé lors de la remise des diplômes à l’AgroParisTech. Huit jeunes ingénieurs diplômés ont appelé à « déserter leurs jobs destructeurs » et à ouvrir « d’autres voies ». La spectaculaire et vivifiante démonstration de ces « agros qui bifurquent » à découvrir en vidéo ci-dessous.

Vu du Béarn enfin, nous avons appris que la flamme olympique fera une étape ici avant de rejoindre Paris et la Seine-Saint-Denis. Qui aura la main ? La loi du fric et les communicants des cabinets-conseils du privé ou l’intervention populaire, le mouvement sportif et citoyen ? Une pensée pour notre camarade François Moncla. Il avait commencé à se brûler les guiboles par des courses folles à Louvie-Juzon, le long du gave, en vallée d’Ossau, avant de fantastiques échappées belles sur les terrains de l’Afrique-du-Sud et de la planète ovalie. Quel parcours ! Il avait un secret : « ne jamais perdre la boussole, celle de l’humain ».

La semaine prochaine, on abordera, « Vu du Béarn », le « nouveau gouvernement ».


Image by Ralf Kunze from Pixabay.

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