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Saint-Brévin-les-Pins

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Hier, le maire de Saint-Brévin-les-Pins (Loire-Atlantique) a adressé au préfet sa lettre de démission. Yannick Morez (DVD) écrit : « J’ai pris cette décision pour des raisons personnelles, notamment suite à l’incendie criminel perpétré à mon domicile et au manque de soutien de l’Etat et après une longue réflexion menée avec ma famille ». Alors que la commune a le projet d’accueillir un centre d’accueil de demandeurs d’asile, le domicile du maire a été visé, le 22 mars dernier, par un début d’incendie. Une enquête criminelle est ouverte. Cet incendie, à 5 heures du matin, après plusieurs lettres de menace de mort, aurait pu avoir des conséquences dramatiques. « On a failli mourrir »…

Après 15 ans de présence dans le Conseil municipal, dont 6 ans en tant que maire, monsieur Morez a dû faire face depuis plusieurs mois à une pression exercée par des réseaux de l’extrême-droite contestant un projet de déménagement sur la commune d’un CADA. Interrogé par l’AFP fin mars, le maire de Saint-Brévin avait rappelé que 400 demandeurs d’asile ont été au total accueillis sur la commune depuis l’ouverture du CADA il y a sept ans. Et, soulignait-il, « il n’y a jamais eu le moindre souci ». 

Hier soir, à l’Assemblée nationale , alors que les députés examinaient les conditions de création d’une commission d’enquête sur les groupuscules violents, un hommage a été rendu au maire de Saint-Brévin. Les élus du RN sont restés assis. A Saint-Brévin, parmi les opposants au centre de demandeurs d’asile, on retrouve un candidat de Reconquête ! – le parti d’Eric Zemmour –, aux dernières législatives de juin 2022 dans les Côtes-d’Armor, qui a été le porte-parole du comité hostile à un projet d’accueil de personnes ayant obtenu le statut de réfugiés, qui devait s’installer à Callac. Là, comme en Loire-Atlantique, la fachosphère s’est déchaînée. 

Elle s’est donnée rendez-vous dans les rues de Paris, deux jours avant les célébrations du 8 mai. Deux jours avant l’hommage à Jean Moulin, l’Etat, dans un premier temps, n’a rien trouvé à redire à un défilé paramilitaire, avec des nazillons cagoulés et fichés S, avec, pour certains d’entre-eux, les insignes de la division SS Das Reich tatoués sur le torse. Dans l’affaire de Saint-Brévin, on constate la même inaction de l’Etat et du gouvernement. 

Monsieur Morez a annoncé sa volonté de quitter la commune, après 32 ans de vie à Saint-Brévin. Il va mettre aussi fin à son activité de médecin généraliste. Il écrit : « Je pars en étant confiant dans l’avenir ». En effet, c’est bel et bien la question de notre avenir commun, de notre avenir humain, qui est posée. Sera-t-il fait de fraternité, de solidarité et de progrès ou, au contraire, les peurs, les divisions et les haines l’emporteront ? Sur bien des sujets, c’est cet affrontement qui est aujourd’hui au cœur du débat politique. Pour le gagner, il y a des urgences. Mener la bataille idéologique, celle des idées et des solutions, partout où cela est possible, y compris dans les espaces où il est plus difficile de le faire. Et se ressembler, s’additionner pour faire évoluer le rapport de force et proposer un horizon où des victoires apparaissent comme crédibles car possibles.



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