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L’électricité ne peut être une marchandise

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L’éditorial de Patrick Le Hyaric. L’énergie est l’un des coûts de production qui pèse sur la rentabilité et la viabilité des exploitations agricoles comme sur celle des entreprises. En ce moment, son prix explose. D’abord pour les consommations directes de gaz pour les serres, de carburants des tracteurs qui a doublé, de l’électricité pour les bâtiments ou les salles de traite. Et, il y a les augmentations des prix de l’électricité qui pèsent sur les produits nécessaires à la production agricole notamment les engrais dont les prix flambent. Pendant ce temps, les prix à la production se tassent alors que les prix alimentaires montent chaque semaine  sur les étals des supermarchés.

Le prétexte invoqué pour justifier ces hausses auprès des consommateurs est précisément le prix de l’énergie et la guerre en Ukraine qui sert désormais à justifier tous les problèmes.

Or, rappelons-nous, les pouvoirs successifs et la commission de Bruxelles n’ont cessé d’expliquer que l’ouverture à la concurrence et les privatisations des entreprises de l’énergie permettrait de diminuer les prix de l’énergie. Pure mensonge ! C’est l’exact contraire qui se produit. Aujourd’hui les coûts de production du mégawatheure d’électricité est passé à 50 €, contre 42 € il y a quelques mois. Or, le prix de vente est passé de 85 € à …1000 €.

Et oui, comme par magie, la spéculation transforme un coût de production de 50 € en un prix de vente de 1000 €. Voilà ce qu’est un… superprofit !

Qui empoche la différence ? Des sociétés qui ne produisent aucune électricité et achètent à EDF de l’électricité à bas prix, grâce à la dérégulation, et la revendent sur « le marché » boursier à des prix astronomiques, asphyxiant les familles, les paysans-travailleurs, les entreprises, les communes. 

Pour elles la valeur d’usage d’un bien n’existe pas. Seul compte la valeur marchande déterminée dans les salles de marché.

Or, l’énergie comme l’eau ne peuvent être des marchandises et des objets de marchandisation. Ils sont des biens communs essentiels à la vie et devraient donc être protégés de toute spéculation. Ils répondent à des besoins humains. Or, dans le capitalisme, on ne raisonne plus à partir des besoins des familles et de l’intérêt général mais en fonction du seul profit que peuvent engranger les groupes privés. Il est urgent d’inverser cette manière de penser afin d’améliorer le sort de toutes celles et tous ceux qui n’ont que leur travail ou leur modeste retraites pour vivre. Répondre à ces besoins tout en sauvant notre système énergétique implique de le sortir du marché capitaliste et de recréer un système de production publique de l’énergie, géré démocratiquement avec des tarifs réglementés. Familles, paysans-travailleurs, collectivités territoriales, entreprises y ont tout intérêt.


Image by Gerd Altmann from Pixabay.

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