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Le traité CETA, l’austérité européenne et l’Italie

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On s’émeut en haut lieu et dans la grande presse, des résultats électoraux en Italie. Il ne suffit pas de les déplorer. Il faut chercher à comprendre les raisons qui provoquent de tels séismes. Cette extrême droite nationaliste et xénophobe est fille d’une intégration européenne ultralibérale à marche forcée.

En 2005, les gouvernements et les institutions européennes ont bafoué les votes de plusieurs peuples de pays européens refusant le traité constitutionnel. Plus près de nous la commission européenne a tout fait pour mettre la Grèce, qui refusait les choix d’austérité, au pas. En Italie comme ailleurs, les autorités européennes conditionnent le plan d’aides à des contre-réformes régressives qui détérioreront encore plus la vie des classes populaires.

Voici que cette semaine le vice-président de la commission européenne M. Valdis Dombrowski s’exclamait sur les réseaux sociaux « Bon anniversaire le CETA ». Ces quatre lettres désignent « l’accord économique et commercial global avec le Canada ». Un traité de libre-échange qui doit être approuvé par tous les parlements nationaux des États membres de l’Union Européenne.

Or, onze d’entre eux, dont les parlements français et allemand ne l’ont toujours pas fait.

Pire, le parlement chypriote l’a rejeté au cours de l’été 2020 parce que ce traité ouvre la voie à la disparition de l’un de ses fromages protégés, le halloumi.

En France, il n’y a pas de majorité au Sénat pour l’approuver. Autrement dit, on pousse des hourras dans la bulle bruxelloise, pour un texte qu’elle met en œuvre depuis cinq ans alors qu’il n’est pas validé par les parlements nationaux. Le déni de démocratie se poursuit sous les cris de joie des commissaires européens alors que les paysans sont de plus en plus menacés. Ce traité de libre-échange prévoit d’importer plus de viande bovine et ovine produite de manière industrielle au Canada, avec des normes sanitaires plus basses que les nôtres. Mais ce type de traité contient surtout un système de tribunaux d’arbitrage, soit une justice privée au service des grandes multinationales, qui obligent en tout état de cause d’ouvrir les frontières aux importations agricoles, de services ou d’énergie fossile*. Sont rassemblés ici tous les ingrédients qui discréditent la parole publique et le mot « démocratie ».

Les pouvoirs prétendent lutter contre les bouleversements climatiques en abaissant le niveau de consommation de CO2, mais on fait venir de 6000 kilomètres des produits que nous avons pourtant ici et on importe du gaz de schiste. On se glose de démocratie, mais on fait sans les peuples, contre eux et leurs conditions de vie. Les pouvoirs nourrissent donc les colères, les ressentiments qui, s’ils ne peuvent se transformer en espérance échouent sur les pires rives. C’est ce qui est en train de se produire en Europe depuis le traité de Maastricht mis en œuvre depuis 1993. Le pire rôde pour chacune et chacun. Il est grand temps d’écouter les peuples. Il est grand temps de changer radicalement. L’heure est à inventer une nouvelle politique agricole et alimentaire commune et de transformer l’Union européenne en une union des peuples et des nations libres, souveraines, démocratiques et solidaires. Il est urgent de réagir pour faire reculer la marée brune.


*J’ai voté contre ces textes au parlement européen. Voir aussi mes livres « Dracula contre les peuples » sur le traité transatlantique et « le traité avec le Canada mis à nu » éditions de l’Humanité.

Image by Gordon Johnson from Pixabay.

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