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Le prix Moncla

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« Vu du Béarn », la chronique d’Olivier Dartigolles. Le Béarn est une terre d’ovalie. Elle a ses stades, ses épopées… et en ce moment quelques heures plus difficiles pour la Section paloise qui vient de s’incliner de nouveau ce week-end face au Racing. Lors de cette rencontre, un prix a fait son apparition. Le prix François Moncla, lui qui a remporté le Brennus en 59 avec le Racing et en 64 avec la Section.

Quand le livre « Récits de vie et d’ovalie » est sorti, en 2016, la presse nationale (L’Équipe, Le Monde, d’autres) a consacré de belles pages à François. Pour l’un deux, rédigé sous la forme d’un portrait, le journaliste avait demandé à François de s’en tenir uniquement aux dimensions sportives. Ce que François avait poliment mais fermement refusé. Le journaliste avait dû accepter et cela fut un feu d’artifice.

« François Moncla, racontez-nous la tournée du XV de France en 1958 en Afrique du Sud » et François répondant : « il faut d’abord que je vous parle de l’apartheid ! De Nelson Mandela, de ce que j’ai vu là-bas et de ce que j’ai fait après ».

Nouvelle question. « Comment avez-vous concilier votre vie sportive et votre vie professionnelle ?».

Réponse : « en 58, la prime de match, c’était l’équivalent du prix du timbre pour envoyer une carte postale à la famille… » Relance du journaliste qui avait des gouttes de transpiration sur le front : « vous étiez électricien, il me semble ». Et François, bien dans le match, se préparant à marquer un nouvel essai : « oui, je suis un p’tit gars de Gurcy-Le-Chatel, l’école nationale d’EDF, mais il faut que je vous parle de Marcel Paul et aussi de René Le Guen ». Et puis, j’ai assisté, en direct, à une métamorphose avec ce journaliste posant de belles questions sur cette épopée industrielle et technique, sociale et humaine. François avait réussi là où beaucoup auraient échoué, car sur le terrain comme dans sa vie sociale, dans une rencontre « cap à cap », il avait une extraordinaire capacité à imposer une autorité naturelle avec élégance. Il entraînait. Il vous invitait à le suivre. 

Ne rien lâcher alors. Tomber et se relever. Se fixer un objectif et se lancer. Ne pas se retourner. Aimer la vie, l’aimer passionnément, et la vouloir vivable et belle pour toutes et tous. Encourager et soutenir la jeunesse. Accompagner et protéger nos anciens. Être aux côtés des salariés, du public et du privé, pour de meilleures conditions de travail, pour de nouveaux droits, de bons salaires et de bonnes retraites. Ne pas se résoudre aux désordres du monde et à la guerre. 

Le prix Moncla a créé une belle émotion lors de ce match. J’ai d’abord eu le souvenir de François, écharpe rouge autour du cou, lors des manifestations pour le service public de l’énergie, pour les retraites, pour la Paix… Il disait souvent « Allez ! Allez! », sur le terrain sportif avec ses coéquipiers, sur le terrain social avec ses camarades.

Alors oui, allez ! Allez !

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