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Au cœur d'une région

Le magistrat, l’éducatrice, le prof et le chimiste

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« Vu du Béarn », la chronique d’Olivier Dartigolles. Si. Impossible d’en douter malgré ce que peuvent laisser croire les images et les commentaires sur nos écrans télé. De très nombreux témoignages en attestent. Les faits sont là ! Ils surgissent de partout.

Du samedi 28 mai, finale de la Ligue des champions au stade de France, au 2 juin, date des premiers résultats de l’autopsie de l’orque morte dans la Seine, d’autres événements ont marqué la vie du pays. Seule une commission d’enquête parlementaire est en mesure de comprendre comment on a pu en douter à ce point.

« Vu du Béarn », nous proposons l’audition de quatre personnes.

Le premier est magistrat. Mardi 31 mai, Jean-Pierre Boucher présidait l’audience du juge unique au tribunal judiciaire de Pau. Il a décidé de reporter une majorité de dossiers pour alerter, de nouveau, sur un sous-effectif chronique. Il parle de « l’impossibilité de faire » et « d’une justice rendue au quotidien dans des conditions inacceptables non seulement pour les personnels qui y participent mais également pour les justiciables qui en sont destinataires ».

La seconde est éducatrice spécialisée. Elle pousse un cri le même jour que le magistrat. Elle parle des « exclus du Ségur ». Elle dit combien les métiers consacrés à la petite enfance, au handicap, aux plus vulnérables, sont des « maillons essentiels pour notre société ». En début de carrière, avec un bac + 3, elle touche 30 euros de plus que le smic.

Le troisième est professeur au collège René-Forgues, à Serres-Castet. Jeudi, avec ses collègues et les parents d’élèves, il a participé à une journée de grève pour dénoncer « une situation intenable ». L’actuel Conseiller principal d’éducation (CPE) part à la retraite. Pour la prochaine rentrée scolaire, le rectorat prévoit un stagiaire à mi-temps. Et puis, toujours pas de postes supplémentaires de documentaliste et d’infirmière.

Le quatrième est salarié chez Novasep, un groupe industriel dans la chimie pharmaceutique, à Mourenx. Après 15 jours d’arrêt de la production, et alors que Pfizer attendait la livraison d’une grosse commande pour la fabrication de son Paxlovid, les salariés en lutte et leurs syndicats ont obtenu une augmentation de salaires de 100 euros et le versement d’une prime vacances. Le groupe a réalisé 26 millions de profits l’année dernière. Et la nouvelle production pour Pfizer va faire entrer 60 millions en 2022 et certainement le double en 2023.

Tous les jours, il s’agit, inlassablement, de faire avec application l’addition de « tout ce qui tremble et palpite, tout ce qui lutte et se bat » comme le disait joliment le poète. En face, le macronisme n’invente rien. « Mission flash », « conseil national de la refondation » et autre « commission transpartisane » pour alimenter une dépolitisation qui reste au cœur de la stratégie élyséenne.

Oui mais voilà, il se passe quelque chose d’autre, avec une ambition politique claire, un espoir qui grandit avec le rassemblement de la gauche et de l’écologie aux législatives des 12 et 19 juin. Regardez comment les actuels occupants des lieux du pouvoir politique, économique et médiatique commencent à prendre cette affaire très au sérieux. Depuis quelques jours, ils chargent la NUPES avec férocité. Quel florilège ! Ils s’acharnent, les bougres. Ils le savent comme nous. Il y a des moments où l’on sent que l’histoire peut basculer. Où l’on se demande si l’élan va être suffisant. Nous y sommes.


Image by 1195798 from Pixabay.

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