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Le brasier social-climatique et les eaux glacées

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« Vu du Béarn », la chronique d’Olivier Dartigolles. Aujourd’hui, de très nombreuses familles mesurent et subissent au quotidien les effets de l’inflation galopante. Elles se posent une question : « Comment s’en sortir dans les prochains mois ? » Comment payer les factures, les dépenses contraintes, assurer la rentrée scolaire, remplir le frigo et le réservoir d’essence ? Comment faire face à un imprévu ?

Et payer son loyer. Le logement est le premier poste de dépenses. 30% en moyenne dans le budget des ménages contre 10% en Allemagne. Des bailleurs sociaux ont alerté le gouvernement en estimant que, dès le mois de septembre, un nombre conséquent de locataires ne pourront plus faire face aux loyers et aux charges locatives, à commencer par l’énergie. Une véritable bombe sociale à retardement. Une angoisse pour les familles qui redoutent ce basculement. Ne plus y arriver. Pour celles qui sont déjà dans la grande précarité, ne plus avoir la force du jour d’après. Le logement social et les aides au logement doivent être le grand chantier des prochaines années.

Face à cette urgence, la réponse gouvernementale – loi dite « pouvoir d’achat » et le budget rectificatif – n’est pas que faible. C’est une fin de non-recevoir. L’opération de diversion avec la « sobriété énergétique » a fonctionné à plein régime. Les recommandations d’Agnès Pannier-Runacher ont quelque chose d’irréel dans le sens où elles sont une édifiante illustration de cette incapacité à articuler la question sociale et la question climatique. Un simple « impensé » comme je peux parfois le lire dans des analyses et commentaires ? Bien davantage. Nous sommes là dans « les eaux glacées du calcul égoïste » qui ne peuvent éteindre le brasier climatique et social. L’actualité parlementaire des quatre dernières semaines a bien tracé les deux rives du fleuve : d’un côté la gauche et de l’autre les différentes droites (macroniste/LR/extrême) qui savent, sur des votes essentiels, faire le choix du calcul égoïste. On ne le dit pas assez. C’est sur cette question idéologique qu’il nous faut concentrer la contre-offensive des idées et des actions. Le retour du Parlement et avec lui de la politique constituent en la matière un excellent point d’appui.

Alors nous disons à Agnès Pannier-Runnacher que dans un pays qui compte 5,2 millions de logements qui sont diagnostiqués « passoires énergétiques », sur les 30 millions de résidences principales, cela risque de faire un peu léger de n’utiliser « la climatisation que lorsque la température intérieure dépasse les 26 degrés » et « de n’activer le chauffage que lorsqu’elle est inférieure à 19° »… quand un quart de la population déclarent avoir des difficultés à se chauffer dans des conditions satisfaisantes. 

Un dernier mot. Il est beaucoup question cet été du manque de personnels saisonniers dans les zones touristiques. La curée médiatique sur ces « jeunes », ces « assistés », ces « fainéants qui refusent de bosser » a tout simplement passé sous silence une dimension essentielle à cette « pénurie de main d’œuvre » qu’est le prix délirant des loyers qui ne permettent pas de se loger et donc de travailler. Ce qui existait « pour faire la saison » s’est transformé en ceci : « Airbnb. Petite chambre de bonne sous les toits, transformée en charmant loft pour deux personnes, au 6eme étage d’un immeuble situé en centre-ville. Très fonctionnelle et équipée de manière à vous offrir un très agréable séjour. 480 euros la semaine ». Une annonce rédigée avec sobriété ! Mais c’est climatisé ou pas ?


Image par Anja-#pray for ukraine# #helping hands# stop the war de Pixabay.

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