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Kafka-sous-Vendée

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Dans la commune de Mâché en Vendée, à une vingtaine de kilomètres de La-Roche-sur-Yon, comme partout ailleurs on souhaite que des jeunes agriculteurs s’installent, qu’ils produisent une alimentation de qualité, qu’ils contribuent à améliorer la biodiversité et à contenir les bouleversements climatiques dont les effets dramatiques vont devenir irréversible à moyen terme.

Avec la fonte de la calotte glaciaire, la montée des eaux en cours pourrait même engloutir une partie du littoral vendéen. Et pourtant…

Pourtant, voici la mésaventure kafkaïenne à laquelle un jeune couple de trentenaires est confronté. Originaires du Var, ils ont fait le choix de s’installer en Vendée. Et, les élus de ce département devraient s’en réjouir.

Marine et Adrien veulent s’installer à Mâché sur une petite exploitation de 3,5 hectares pour faire du maraîchage bio. Ils ont acquis les terres et respecté les délais de 4 ans nécessaires à la terre pour se « désintoxiquer » afin de produire selon les normes conventionnelles de l’agriculture biologique.

Tous les deux suivent des stages, des formations, achètent du matériel, aménagent un local de vente à la ferme. Assez vite, la biodiversité de la petite ferme revit : vers de terre, insectes, oiseaux, batraciens, hérissons. Les voisins semblent heureux d’accueillir ce jeune couple qui contribue à « repeupler » les campagnes vendéennes.

Dans l’incapacité financière leur permettant de payer le loyer d’une maison d’habitation et refusant d’artificialiser leurs sols, Marine et Adrien ne souhaitent pas construire. Ils décident donc d’aménager un mobil-home dans un bâtiment agricole. Celui-ci ne défigure donc pas le paysage. Il est équipé d’un système d’assainissement sous forme de phyto-épuration. Les analyses effectuées ont confirmées qu’il ne produit aucune pollution particulière.

Mais, en vertu de l’application stricte du code de l’urbanisme, la mairie, par courrier du 11 février 2022, conteste à la fois le logement mobil-home et l’installation d’assainissement alors que les petits retards pour toutes les autorisations sont dus aux surcharges de travail des services administratifs dans le département.

Résultats de ces considérations, le jeune couple doit quitter le mobil-home, démonter leur système d’assainissement et abandonner les terres. Pire, Marine et Adrien, qui ont mis toutes leurs économies dans ce projet, se voient imposer une astreinte de 50 € par jour de retard soit 1500 € par mois.

Autrement dit, on pousse ici un jeune couple à la ruine et au sans-abrisme. C’est Kafka à l’heure ou dans certains cercles on se plaint de « jeunes qui ne voudraient pas travailler » et au moment où il y a urgence à agir pour la préservation de la biodiversité et le climat.

Va-t-il- se trouver des responsables suffisamment raisonnables ? Le maire, la sous-préfecture, la direction départementale de l’agriculture se grandiraient en cherchant le compromis nécessaire pour permettre à ces deux jeunes de réaliser leur rêve et leur mission d’intérêt général, conformément à la déclaration de l’ONU sur les droits des paysans.

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