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Face aux souffrances des agriculteurs, mesurettes d’adaptation ou changement de modèle agricole

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Alors que chacun y va de son soutien, plus ou moins sincère, au mouvement des agriculteurs, le premier ministre doit annoncer dès ce vendredi des premières mesures. Alors que la FNSEA, organisation agricole majoritaire proche du pouvoir tente depuis une semaine de canaliser ce mouvement, les voix se multiplient pour exiger un changement de modèle agricole et de système alimentaire.

Mobilisés dans de multiples régions françaises, les agriculteurs ont des revendications diverses, selon qu’ils sont éleveurs de volailles frappés par la grippe aviaire l’an dernier, viticulteurs dont les vins se vendent moins, cultivateurs bio aux légumes ou grands céréaliers. Une revendication commune concerne le prix du gazole non routier (GNR).

Certains veulent un prix minimum pour leurs produits, ou le versement d’aides ou d’indemnisations dues de longue date, quand d’autres exigent un moratoire sur l’interdiction des pesticides, comme récemment demandé par la FNSEA.

Un peu partout dans le pays, les manifestants s’en sont pris jeudi à des symboles de l’Etat et des grandes surfaces, donnant l’image d’une colère se radicalisant. Et cela, sans intervention des forces de l’ordre avec même une sorte de bénédiction du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, si prompt d’habitude à réprimer violemment les mouvements sociaux, écologiques ou les explosions de colère des jeunes des quartiers populaires délaissés.

De leur côté, les ministres de l’Agriculture et de l’Economie mèneront un comité de suivi des négociations commerciales entre la grande distribution et ses fournisseurs, censées sanctuariser le revenu des producteurs.

Les manifestations ont aussi ramené au premier plan les projets d’accords de libre-échange, notamment entre l’Union européenne et le Mercosur, qui regroupe des puissances commerciales d’Amérique du Sud, et auxquels prétendent maintenant s’opposer une large part des responsables politiques, jusqu’à celles et ceux émanant des partis qui les ont signés au plan européen.

Mais tous les syndicats et toutes les ONG environnementales ne plaident pas pour sabrer les normes environnementales. Pour la Confédération paysanne, « instauration de prix garantis pour les produits agricoles et prix minimum d’entrée sur le territoire national » doivent  s’accompagner « d’aide économique à la transition agroécologique à la hauteur des enjeux »

Le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) propose outre « le maintien de l’avantage fiscal du GNR sur les 10 000 premiers litres », « des prix planchers rémunérateurs garantis pour les produits agricoles », « l’encadrement des marges de la grande distribution, des transformateurs et l’agroalimentaire grâce au coefficient multiplicateur », ainsi que « l’arrêt des négociations commerciales avec le TAFTA, CETA, MERCOSUR et la Nouvelle-Zélande».

Et, les agricultrices et agriculteurs membres du réseau des Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural (Civam) pointent les responsabilités du modèle agro-industriel dans le mal être paysan et alertent sur le risque de faire des normes environnementales un bouc émissaire

Même soucis des ONG écologistes qui s’alarment des appels à débrider les règles sur l’eau ou les pesticides.

« Ce n’est pas en réduisant les mesures environnementales que l’agriculture règlera sa crise, au contraire, ça ne fera qu’aggraver la situation », estime Sandrine Bélier, la directrice de l’ONG Humanité et Biodiversité.

Pour la Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH), « Face aux difficultés de nombreux agriculteurs (18 % des agriculteurs vivent sous le seuil de pauvreté), il y a urgence à sortir des postures pour proposer des solutions qui impacteront réellement leurs conditions de vie. Les normes environnementales ne sont pas la source de la détresse économique des agriculteurs ». La FNH propose ainsi des mesures pour « assurer aux agriculteurs des revenus dignes et cohérents avec les impératifs environnementaux et l’accompagnement de la transition agroécologique des agriculteurs pour leur permettre de réduire leurs coûts de production et d’être plus résilients face au changement climatique ».



Image @AToueilles.

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