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De l’Ocean Viking à Arzacq : quel avenir ?

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Cette semaine, à Paris puis à Pau, j’ai suivi cette longue et pestilentielle attente avant que l’Ocean Viking puisse enfin, après 22 jours en mer, accoster et permettre à ces 230 humains, rescapés des désordres mondiaux, d’être accueillis et pris en charge par d’autres humains. Sur des plateaux TV, j’ai mesuré combien cette humanité élémentaire, fondatrice du projet européen, n’était plus une évidence. Les mêmes qui, la semaine passée, voulaient « s’affranchir de l’État de droit » pour permettre à chacun de se faire justice, ont décrété qu’il était désormais possible de mourir en mer, sans autre solution possible, dans cette Méditerranée qui est déjà un si grand cimetière. Car c’est bien de cela dont il s’agit.

Poussée par les vents mauvais d’Italie, ici par les dirigeants de l’extrême-droite et de la droite extrémisée, par un traitement médiatique souvent indigne et parfois détestable, par un exécutif préparant une nouvelle loi « immigration » dont les rescapés de l’Ocean Viking ont tout à craindre, contrairement à un patronat qui pourra ne pas augmenter les salaires des métiers les plus pénibles en recrutant des immigrés pour leur demander de repartir après le dur labeur accompli, la crise actuelle – politique et morale – vient de franchir un nouveau seuil.

Et maintenant ?

Depuis le 24 février, l’Europe a réussi à accueillir environ 6 millions de réfugiés ukrainiens dont près de 100 000 en France. C’est sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. Alors l’immigration ne serait un problème que lorsqu’il s’agit d’accueillir des personnes originaires d’Afrique ou du Moyen-Orient ?

Les forces progressistes sont trop peu mobilisées pour faire reculer les préjugés, les représentations, les amalgames et les discours xénophobes. Quelles victoires politiques demain sans une belle ambition pour mener et gagner les batailles culturelles et idéologiques d’aujourd’hui ?

Le maire d’une petite commune du nord Béarn, à Arzacq, est intervenu le 3 novembre dernier pour dresser un premier bilan de l’accueil de migrants. « Cinq jeunes mineurs non accompagnés sont arrivés en 2019 dans la commune. Ils sont maintenant 11. On les rencontre au stade, au café, ils apprennent et on apprend beaucoup avec eux. Ils font partie de la commune. Ils sont arzacquois » ( Sud-Ouest du 4/11). La quarantaine de personnes réunis au foyer rural ont partagé l’émotion de l’élu. Un beau partenariat local, avec les associations, les collectivités, les services de l’État, ont permis de proposer un hébergement, une formation, une insertion professionnelle. Une vie.

La terre béarnaise a une longue tradition d’accueil. Je vois pourtant certains cœurs se durcir et des âmes noircir face aux difficultés de la vie quotidienne avec cette angoisse : « on va vers du pire et pas du mieux ». Quand l’avenir ne sera plus une menace mais une promesse, alors on gagnera en fraternité. Pour toutes et tous. D’où qu’ils viennent.

Le combat essentiel est celui-ci : quel avenir ?

Image par OpenClipart-Vectors de Pixabay.

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