Le président de la République prépare en douceur une capitulation en rase campagne sur le projet de traité de libre-échange Union européenne-Mercosur.
Après avoir dit, au salon de l’agriculture, en février dernier, qu’il considérait cet accord comme un « mauvais texte » et qu’il « ferait tout pour qu’il ne suive pas son chemin, pour protéger cette souveraineté alimentaire française et européenne », il vient de dire, à la fin de la réunion du Conseil européen du mois dernier, que « tout va dans le bon sens » ajoutant « qu’on attend la finalisation ».
Des couloirs bruxellois des institutions européennes fuitent des bruits selon lesquels le président français n’a, en réalité, jamais tenté de réunir une coalition contre ce traité malgré ses déclarations tonitruantes. Interrogeons-nous : que s’est-il passé au cours de ces derniers mois, qui permettent de dire que « tout va dans le bon sens « ? Rien ! Le texte n’a pas évolué d’une virgule.
Mais M. Macron justifie sa volteface en prétendant avoir obtenu « une clause de sauvegarde pour les filières fragiles ». Une incroyable farce ! En effet, cette fameuse « clause de sauvegarde » bien difficile à activer, est inscrite dans le traité depuis les discussions de… 2019. Un mensonge de plus !
Mieux encore, cette volte-face est le résultat d’un pacte avec l’Allemagne qui milite pour le MERCOSUR depuis le début pour s’assurer de vendre toujours plus de voitures dans les pays d’Amérique Latine. Ce pacte consiste en l’acceptation par la France du traité MERCOSUR en échange de la promesse du gouvernement allemand d’acheter des armes européennes, -notamment Françaises- dans le cadre du réarmement du continent. On sacrifiera ici les paysans et la santé des citoyens-consommateurs en échange du renforcement du complexe militaro-industriel européen, mais surtout français. Voilà, le laid visage du capitalisme !
Avant la décision définitive lors du Conseil européen des 18 et 19 décembre prochains, le Parlement européen dans sa session qui se tiendra du 24 au 27 novembre prochains peut voter une résolution demandant à la Cour de justice européenne de statuer sur plusieurs points litigieux du texte, notamment la légalité de la scission du texte en deux volets : l’un commercial, l’autre de coopération. Ce dernier obligerait à faire approuver ce texte par tous les parlements nationaux.
Interpeller les parlementaires européens dans les jours à venir est donc un devoir de vigilance.
Il faut obtenir que la présidente de la Commission européenne annule son voyage en Amérique du Sud prévu le 20 décembre pour signer ce forfait contre les paysans-travailleurs, la vie rurale, l’industrie et la santé.
* MERCOSUR : Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay, alliés pour un traité de libre-échange avec l’Union Européenne.




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